Les mobilités douces pour un territoire durable et des rues apaisées
Partager

En dépit de réelles initiatives locales en faveur du vélo, (villes d’Aire/Lys et de St-Omer / projet de véloroute EuroVélo#5), la CAPSO souffre d’un sérieux retard en matière de mobilité douce.

Le pays de Saint-Omer, comme de nombreux autres territoires, souffre d’un sérieux retard dans les aménagements visant à favoriser les mobilités douces. La ville de Saint-Omer a depuis quelques années entrepris une politique ambitieuse pour tenter de rattraper ce retard. C’est également le cas à Aire-sur-la-Lys.

Mais cette évolution doit passer par une prise en charge au niveau intercommunal de la question des mobilités douces.

Aujourd’hui, même si de nouveaux aménagements voient le jour au fur et à mesure des réaménagements de voirie dans les différentes communes de la CAPSO, force est de constater que l’interconnexion entre ces différents aménagements n’est pas assurée.

Cette absence de vision d’ensemble nuit au changement des pratiques des habitants.

Il faut se doter d’une politique ambitieuse et cohérente sur l’ensemble de l’agglomération, y compris en zone rurale. Seule une vision d’ensemble permettra l’adhésion de la population et le changement des pratiques.

Même si la pratique du vélo tend à se développer sur le territoire, cela reste marginal. La voiture prédomine à tel point qu’il est fréquent pour un piéton ou un cycliste d’être confronté à des trottoirs ou bandes cyclables squattées par des automobilistes.

Il est donc important et urgent que les aménagements soient développés pour encourager les mobilités douces (marche, vélo, trottinette), et que ces aménagements soient « infranchissables » par les véhicules à moteur.

Au delà d’un maillage cohérent du territoire en matière de réseau cyclable, il convient aussi de penser intermodalité (bus-vélo, train-vélo), sécurité, tant au niveau du déplacement que du stationnement, en développant les arceaux vélo et les garages à vélo sécurisés.

Trop souvent, la campagne est la grande oubliée des politiques de mobilités actives. Les zones rurales doivent être intégrées aux différents réseaux (aussi bien bus que vélo). On veillera également à prendre en compte les spécificités plus urbaines où la possibilité de stationner le vélo dans son logement est plus limitée.

S’il convient d’adopter un regard très large sur cette question, il faut également associer des praticiens tels que les bénévoles de l’ADAV. D’autres structures, associatives, institutionnelles (dont le CEREMA), marchandes (les commerces de cycles et les grandes surfaces de sport), doivent bien entendu être sollicitées.

Le réseau cyclable doit bénéficier d’un maillage cohérent, y compris en campagne. La ruralité ne doit pas être la grande oubliée des lignes de bus. Voilà deux vœux que EELV Audomarois formule pour cette année 2021.

Un vœu pour mon agglo [rentrée des écolos 2021]

Quelles sont les mesures à prendre?

  • Sortir de la logique du tout-voiture
  • Penser intermodalité (bus-vélo, train-vélo…)
  • Penser sécurité (déplacement comme stationnement)
  • Aménager des arceaux et des garages à vélo
  • Assurer l’interconnexion des aménagements existants et à venir
  • Rendre les aménagements réservés infranchissables par les véhicules à moteur
  • Travailler en partenariat (Adav…)
  • Subventionner les acquisitions de VAE et adopter une politique tarifaire moins dissuasive à Mouvélo.

D’autres aménagements peuvent être pris pour favoriser les déplacements doux :

  • Partager la voirie (ex : zones de rencontre limitées à 20) : parfois, c’est bien que « chacun roule chez soi » en fonction de son moyen de locomotion, parfois, c’est mieux que chacun se déplace ensemble (sensibilisation accrue des différents types de mobilité : si je suis automobiliste et que je vois beaucoup de cyclistes, je fais attention aux vélos… si je suis piéton et que je vois beaucoup de trottinettes, j’y serait plus attentif également).
  • Réduire la vitesse (généralisation du 30kmh dans tous les centres-villes et centres-villages, chicanes & écluses, trompe-l’œil, aménagements paysagers) et généraliser (et sécuriser) le contre-sens cyclable
  • décourager la conduite automobile en cœur d’agglo (parking, navettes urbaines, piétonisation progressive -un week-end par an, un week-end par mois, une semaine par mois…-)
  • interdire la circulation automobile aux abords des établissements d’enseignement aux « heures d’entrée et sortie d’école »

Sur la thématique plus spécifique des transports en commun, il semble plus important de densifier le réseau plutôt que de miser sur des gadgets dont les vertus environnementales et énergétiques sont peu crédibles. Concrètement, plutôt que de vouloir se doter de bus à hydrogène prétendument vert, il faudrait peut-être faire en sorte que les bus desservent d’autres communes que les seules villes du cœur d’agglomération.